Date de création : 09.12.2017
Dernière mise à jour :
01.02.2018
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Mes blessures Invisibles. Par Lisa, Juste Lisa.
Histoire Vraie. Ma vie, mon enfance, mes blessures invisibles et insidieuses qui m'ont entravées longtemps.
Avec votre respect : Code de la propriété intellectuelle.
Chapitre Cinq (Si vous arrivez là, par hasard)
Chapitre Six.
Bienvenue dans mon enfer 3.
Je vais me permettre un petit résumé. En cinq chapitres, j'en ai vécu quelques unes de blessures invisibles et insidieuses. Toutes vont prendre plus d'ampleur, de profondeur à partir du moment où je vais vivre seule avec ma mère. J'ai 12/13 ans.
Mes parents sont divorcés. Depuis 6/7 ans.
Ma mère vient de divorcer d'un troisième mari violent et alcoolique.
Mon père n'est pas mon père. Il sait que je sais. [Il ne connait pas le discours de ma mère.]Je ne l'ai pas revu depuis que j'ai appris la nouvelle.
Et pour parler de mon "géniteur" c'est un homme d'un soir.
Je suis une bonne à rien. Qui ne travaille pas très bien à l'école. Autant que j'aille dans le public puisque même les "soeurs" n'ont pas réussi à me mettre dans le droit chemin.
D'ailleurs, je me permet de revenir sur un point, dans la réponse du directeur de Stage avant mon entrée en 6 ême.
" Bonne petite élève. Attachante, manque un peu de maturité..."
A 9 ans, qui est réellement responsable de la maturité d'un enfant ? L'enfant ou les parents ? Ma mère a pris cette phrase comme pour affirmer qu'elle avait raison, j'étais un peu idiote... Personne n'a semblé lui dire qu'elle était un peu, légèrement, responsable de mon manque de maturité... Personne...
Ma mère, comme la fois précédente, se retrouve "obliger" de trouver un travail. Je crois qu'à cette époque, elle pense qu'elle peut encore trouver un 4eme mari.. Ou... S'envoyer à l'air à loisirs... J'hésite parce qu'à vrai dire à cette époque, tout est nouveau pour moi. Je (re)découvre Marseille. Seule. Facile, ma mère habite sur la Canebière. Je ne peux pas être plus au coeur de la ville. Et comme, je suis en âge de me "débrouiller" toute seule, je suis assez libre, enfin, les premiers temps...
Un bonheur, moi qui venait de vivre un enfer à apprendre à me battre comme un homme, je pouvais enfin être une adolescente comme tout le monde. Un vrai bonheur.
Rencontrer des copines et copains de classe, me faire des amitiés... Voir des situations bien différentes de ce que je pouvais vivre à la maison...
J'ai vécu toute cette période, exactement comme si nous étions deux, dans un seul corps. Ce n'est pas un dédoublement de la personnalité, bien que peut-être, cela pouvait en avoir les aspects. C'est à cette période aussi où j'ai commencé mes premiers écrits. Des petits histoires d'amourettes d'adolescences. Des choses de mon âge, mais qui cachait aussi, ce que je ne vivais pas à la maison. Des parents compréhensifs, des parents qui "poussent" leur enfant vers le "haut, " des amis (d'enfance) envers et contre tout... Des scènes de vie que j'étais loin, très loin de vivre à la maison, mais que je voyais, j'entendais dans la maison des autres. Le tout allié à mon imagination d'enfant traumatisé... J'ai beaucoup, beaucoup écrit durant cette période.
Tellement d'ailleurs, que j'en étais arrivée à écrire une histoire en cours de Math, pour sécher le cours suivant, me rendant dans le bureau du directeur pour la faire lire.
Excuse Acceptée et surtout, non transmise à ma mère... (Maline la petite... )
La vie avec ma mère n'était pas encore terrible à cette période. Toujours quelques phrases insidieuses, les premiers temps...
" Il va falloir que tu apprennes à te faire à manger ! Comment veux-tu nourrir ton mari plus tard ?"
"Il faudrait qu'on fasse quelque chose pour des dents, elles sont un peu en avant... Déjà que tu n'es pas fufute, si en plus tu es laide..."
" Fais ta chambre ! C'est mal fait ! Recommence ! Comment veux-tu gérer ta maison plus tard, si tu ne sais pas nettoyer au moins ta chambre !"
Patati, patata...
Toujours une logique accompagnée de cette petite phrase de "bonne à rien." Si, ce n'était pas dans la phrase, elle-même, c'était dans l'action !
"Mais, bordel, tu ne comprends rien, c'est pas possible d'être aussi niaise !"
Sauf, que jamais ma mère ne me montrait, ne m'expliquait quoi que ce soit. Du jour au lendemain, je devais savoir faire le ménage à la poussière prés... Je devais pouvoir me faire à manger, un repas complet, entrée plat dessert, mais sans me servir du four, parce que je suis un peu idiote et que je risque de foutre le feu...
Insidieusement, elle alliait les paroles aux actes.
C'est à ce moment là, que j'ai développé inconsciemment "une seconde personnalité." Avec ma mère, j'étais Danielle, l'incapable. Mais avec mes nouvelles connaissances, non pourries par ses dire, j'étais quelqu'un d'autre... Qui, Lisa, peut-être, surement... Aujourd'hui, je dirais, oui. J'étais Danielle avec ma mère, ma famille... Et Lisa, avec tout le reste. C'est certainement Lisa qui écrivait des textes pour s'offrir des moments de liberté virtuel. C'est Lisa qui fomentait des plans pour éviter les coups. C'est Lisa aussi qui rassurait parfois Danielle, en lui disant : "Regardes. Ta mère te dit ça, t'a toujours dit ça. Mais, ce directeur au collège, il adore ce que tu écris. Lui, il ne te dit pas que tu es une bonne à rien !"
On peut mettre toutes les explications derrière ce phénomène. Un dédoublement de la personnalité par protection. Une survie de l'inconscient. Je ne suis pas psychologue, même si j'ai eu la chance de vivre 7 ans avec une, et 30 ans plus tard, un an de thérapie. Je ne me permettrais nullement de mettre une hypothèse réelle sur la symbolique de mon vécu ou l'explication "purement" psychologique... Mais, cette idée d'être deux dans ma tête s'est également symbolisé des années plus tard quand j'ai grossi de 40 kilos. (Je vous raconterais ça plus tard.)
Heureusement que nous étions deux, finalement... La chance, dans mon malheur. Plus, je grandissais, plus je devenais aussi consciente, des manquements de ma mère... Plus, je grandissais, plus, elle se disait que sa vie était foutue...
Peu à peu, jusqu'à la veille de mes 18 ans, j'ai été :
- Responsable de ses divorces.
- Responsable de son célibat.
- Responsable d'être idiote.
- Responsable de son alcoolisme.
- Responsable de son poids qui augmentait.
- Responsable de sa vie foutue.
- Responsable de son malheur.
- Responsable du temps qu'il fait.
- Responsable de tout... Et bien souvent de son contraire.
La liste et les excuses bidons est tellement longue... Que j'y passerais des heures et des heures à toutes les relatés. Je devrais, elles sont toutes aussi insidieuses les unes que les autres. Elles s'accordent tellement bien avec la bonne à rien que j'étais... Je suis donc évidemment responsable de son malheur. De mon malheur.
Quand les mots de ma mère n'ont plus suffit pour cacher sa propre responsabilité dans sa vie minable, elle a ajouté les coups. La claque, au début... Puis, LES... Le bâton qui traine, le ceinturon... Tout ce qui pouvait lui passer par la main. Des coups, j'en ai autant pris autant (ou plus) que de blessures invisibles et insidieuses...
"Si tu n'as pas compris avec les mots, tu vas le comprendre avec les coups."
4 ans... C'est long pour comprendre quelque chose de toujours différents.
"Maman, il est 21 h, j'ai faim. (J'ai 16 ans)
- Va te faire à manger.
- Tu m'as interdit d'utiliser le four et tu m'as interdit de manger que du fromage le soir...
- Tu me fais chier ! Bordel ! Je n'ai pas fait une gamine pour qu'elle me pompe l'air, jusqu'à la fin de mes jours !
Et les coups arrivaient... Parfois, pas tout de suite... Tout dépendait de sa dose alcoolique...
"Vivement tes 18 ans que je puisse me débarrasser de toi !"
C'est choquant ? Pour moi, c'était la suite logique de ce que je vivais... J'étais un poids lourd pour ma mère... Et oui, il était tout à fait normal qu'à ma majorité, elle me foute à la porte, comme elle me le disait souvent...
Je ne vais par reparler des institutions, mais bien évidemment qu'à cette période aussi, j'ai tenté d'appeler à l'aide... Sans aucun résultat. "Vous savez, ma fille est infernale, et je suis une femme seule..."Ma mère aurait dû être comédienne, tellement tout le monde la croyait... Ou préférait la croire...
Ma famille... Idem... Là, ce n'était plus la piscine, mais un merveilleux appartement dans Marseille, acheté grâce au divorce, qui a dû couter sacrément cher à son troisième mari... Je n'avais toujours aucune raison de me plaindre. "Hé ! Ho ! Merci, on la connaît ta mère, hein ! On sait qu'elle peut être méchante... Mais, nous, on l'a supporte bien, alors toi aussi... Shut ! Subis et tais-toi, comme nous !"
Insidieusement.
C'était me maintenir dans cette idée que j'étais une bonne à rien et qu'il ne servait à rien de me sauver...
Mon père, la première fois que nous nous sommes revenue après l'annonce, la conversation a presque était aussi rapide que ça.
- "Tu sais ?
- Oui, papa.
- Et tu en penses quoi ?
- Que tu as été mon père jusqu'à maintenant, et que tu le seras toute ma vie...
- Je pense pareil."
Bien évidemment que quelque chose avait changé, le regard était différent. Mais, c'était aussi un peu normal... Finalement, je n'étais pas réellement sa fille, alors maintenant que je le savais, il était aussi normal qu'il m'aime moins...
Insidieusement. Comme à chaque fois.
Non, pas dans les mots et les coups, comme ma mère, mais dans des apparitions au moment où je ne l'attendais pas... Non, que je l'attendais souvent, mais, le voir à la sortie de l'école, dès la rentrée scolaire de Janvier m'étonnait toujours.
- Tiens, pour ton anniversaire. Pour un petit plaisir supplémentaire.
Il me glissait un billet, plus ou moins gros... "Le fameux père riche qui a choisi l'argent plutôt que sa fille," selon les dires de ma mère, prenait leur réalité dans ses petits moments.
Achetés ? Déculpabilisant ? Ou partant d'un réel bon sentiment. On mettra là aussi, un peu ce que l'on veut derrière ces gestes.
Pour moi, c'était un questionnement constant entre ce que je "voulais" de mon père et ce que ma mère me disait, et les apparitions de mon père. Si, mon père décidait que son "amour" équivalait à me donner un billet de temps, presque en cachette de tout le monde. Pourquoi pas... Le tout n'était pas le billet, mais le fait que parfois, il pensait à moi. Je n'allais pas plus loin. Je ne savais pas comment allait plus loin dans la réflexion. Trop complexe pour mon âge à l'époque et surtout aucune envie de trancher, de donner raison à lui ou l'autre des raisons qui me traversait la tête. Ou je "perdais" ma mère ou je "perdais" mon père, comment choisir ?
Partagée entre : Non, ton père n'est pas une "couille-molle" ! Et : Ta mère a raison...
Etant dans l'incapacité de comprendre les horreurs insidieuses que ma mère m'assenait, j'étais bien incapable de comprendre les gestes de mon père et leur réel signification.
Jusqu'au jour où j'ai dû fuir ma mère, incapable de supporter une nouvelle brutalité alcooloique. Une nouvelle dispute pour un faux prétexte, avec toute la violence dont elle était capable. J'ai fui, j'ai fui chez mon père. Le seul, suffisamment éloigné maintenant des "dire" de ma mère pour que peut-être, il puisse enfin me prendre en compte. (Et puis, merde ! C'était mon père oui ou non ? ) Pour qu'il agisse comme un père voyant son enfant souffrir... Il était même presque peut-être mon dernier espoir "familiale." Quoiqu'il en soit, j'ai fui chez lui. Et sa femme. (Ils sont ensemble depuis le divorce de mes parents à un an près...)
J'explique ma douleur, mon mal être que je subis depuis un certain temps. Là, maintenant, j'arrive à saturation, il faut qu'il se passe quelque chose
"Pas ce soir, nous recevons du monde. Hein, chéri, elle ne peut pas rester. Demain, on verra mais pas ce soir..."
Je ne suis pas certaine que je pourrais un jour surmonter ça. J'ai essayé... J'ai vraiment essayé. Pardonnant pour toutes les raisons de la terre. Même lorsque j'ai appris que ma mère avait fait vivre un enfer lors du divorce. Capable des pires attaques que l'on puisse imaginer. Je crois qu'elle est même allée jusqu'à affirmer qu'il avait eu des attouchement sexuels.Même aujourd'hui, avec tout ce que j'ai appris, je garde une saveur très amère de cette période. Je connaissais parfaitement la monstruosité de ma mère pour la vivre au quotidien. Mais, je n'avais clairement pas les capacités d'un adulte pour le gérer. Enfin, gérer.. Fermer les yeux, est plus exact. Quoique, si... Finalement, pendant longtemps, je me suis résignée, tout comme eux, je l'ai laissé "gagner."
Insidieusement.
Il y a quelques jours, il m'a reproché de ressembler à ma mère... Parce que j'étais alcoolique comme elle. Je revenais vers lui pour lui pomper son argent ?
Comment lui faire comprendre que si je suis revenue vers lui, c'est d'un, parce qu'il a fait le premier pas. Et de deux, parce que je voulais seulement trouver une légitimité à mon existence... Pas son argent, pas sa vie, pas ses habitudes. Je souhaitais juste un père qui m'accompagne, qui me donne son avis, son attention, une fois de temps en temps... Pas forcément aux rythmes de ses billets de banque, mais par plaisir aussi...
Mais, tout comme ma mère m'a détruite insidieusement, elle l'a détruit aussi.
A l'heure actuelle, je ne sais même pas si j'ai encore un "père." Je lui ai envoyé une lettre... Une longue lettre comme un premier jet à "Mes Blessures Invisibles". Différemment, mais pour tenter de lui faire comprendre que ce n'est pas d'un père "Argent" que je souhaite mais un père... Tout ce qu'il y a de plus normal... Le passé appartient au passé. Quoique nous ayons vécu, survécu, nous avons une chance. On peu la saisir ou pas...
Tout comme je me suis retrouvée obligée de faire, il y a une dizaine d'années pour ma mère.
"Maman, si tu me mets à la porte, une troisième, tu ne me reverras plus jamais ! Que fais-tu ?"
"Je te mets à la porte."
"Problème résolu", ma mère ne m'a plus jamais revu. Et, ne me reverra plus jamais.
Mais, ça, c'est bien plus loin dans l'histoire de ma vie... Il faut vraiment connaître tous les aboutissants pour comprendre comment une fille peut en arriver là.
Et oui, rien de ce que j'ai vécu jusqu'à là, ne m'avait donné les capacités de le faire. Comment le pouvais-je, je n'étais même pas majeur !
Et, nous arrivons lentement mais surement à la veille de mes 18 ans. Et la première fois où ma mère m'a foutue à la porte ou que je suis partie...
Dans ce geste, il y a une obligation et une logique.