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Date de création : 09.12.2017
Dernière mise à jour : 01.02.2018
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Mes blessures Invisibles. Chapitre un

Mes blessures Invisibles. Par Lisa, Juste Lisa.

Histoire Vraie. Ma vie, mon enfance, mes blessures invisibles et insidieuses qui m'ont entravées longtemps. 

Avec votre respect : Code de la propriété intellectuelle. 

 

Chapitre un.

 

Les blessures invisibles de l'enfance. Les insidieuses, les sournoises, celles qui se glissent sans que personne ne les voie, sans que personne n'en soit conscient. Comme le cancer, elles grignotent peu à peu notre tête, notre coeur, nos mouvements, au fils des jours du temps, elles nous entravent, nous retiennent, nous empêchent de les voir. Contrairement au cancer, elles sont beaucoup moins décelables, ses blessures ne sont pas visibles par un scanner, par une prise de sang, et même parfois par des années de thérapie, tellement elles sont insidieuses, parfois même indolore. Elles se posent dans un endroit de notre mémoire, s'entoure de protection et nous pourri de l'intérieur sans jamais que nous en soyons conscients. Tellement que parfois, nous pouvons passer une vie sans même le savoir. Si, personne ne nous met le doigt dessus, nous sommes incapables de voir nos défauts, nos manquements, nos erreurs. Ces blessures sont tellement invisibles et perfides qu'elles en arrivent même à nous glisser, une sorte de voile opaque devant les "yeux." Une sorte de protection pour que jamais nous ne la découvrions. Elles arrivent même, à faire en sorte qu'on ne s’entoure de personne qui nous maintient dans cet aveuglement. Nous rassure sur le fait que : Moi ? Un problème ? Pas du tout ! " "Si tu as un problème avec moi, alors pose-toi les bonnes questions ! Ce n'est pas moi, qui suis en tort, je n'ai rien à me reprocher !" Toutes ses phrases que nous lançons à chaque "dispute", à chaque contrariété avec quelqu'un qui ne convient pas à nos blessures profondes. C'est son système de défense. Quand quelqu'un est proche de les découvrir, de les rendre conscientes, elles arrivent à nous faire chasser les fauteurs de troubles. À éloigner les personnes qui nous disent que quelque chose ne va pas.

 

Nous avons tous des blessures insidieuses inconscientes.

 

TOUS !  

 

Les miennes, elles ont été tellement insignifiantes (et nombreuses) qu'il m'a fallu un an de thérapie à décortiquer ma vie de mon enfance à aujourd'hui, pour arriver à trouver le moment où tout à commencé. Et tout ce qu'il en a découlé. D'une petite chose, inconsciente, de la part de mes parents m'a fait vivre 38 ans destructeurs. D'une idée commune à tout parent, c'est à dire, donner un prénom à son enfant, ils ont insidieuses mis en moi, leurs propres blessures. Comme des parents donnent l'ADN à leurs enfants, ils leur donnent aussi tout le poids de leurs passées réciproque.

 

Mes parents ont voulu m'appeler Lisa-Danielle. Pourquoi ? Lisa. C'est un joli prénom, agréable court, féminin. Danielle ? J'ai eu du mal à comprendre. C'est le prénom de ma mère. Quelle idée saugrenue de donner son propre prénom à ces enfants ? Ceci dit, nous sommes aussi beaucoup à nous appeler comme ça. Parfois, il suffit d'ajouter "junior" "second du nom" et cela peut très bien fonctionner. Si, seulement, nos parents étaient parfaits... Mais, personne ne l'est, alors derrière cette appellation identitaire, il y a une multitude de petites blessures qui peuvent se créer.

 

Le digne fils de son père : Antoine Junior !

 

La beauté de sa mère : Lisa-Danielle. (Euh..C'est pour l'exemple)

 

Il y a même une réelle fierté de part et d'autre, parfois... Mais, ça, c'est quand on a des parents dont les blessures insidieuses ne s'attachent pas à un nom. Je ne connais pas les blessures insidieuses de ma mère, elle-même, ne les connaît pas. Elle a passé toute sa vie avec un voile sur la tête. Les siennes de blessures, elles étaient tellement profondes, destructrices, aveuglantes, que le jour où elle a eu un enfant, son inconscient lui a soumis l'idée que pour se décharger de son lourd poids douloureux, elle devait m'en donner une partie. Danielle, dans mon prénom, c'était le premier coup de couteau. Celui qui permet l'ouverture de la plaie pour que peu à peu s'engouffre le poison.

 

Mon père était à cette période, je pense très amoureux de ma mère. Que je porte le prénom de ma mère était peut-être une fierté, je ne sais pas. Le demi-frère de mon père s'appelait Daniel aussi...

 

Voilà, comment les choses sont insidieuses. Mon père, le jour de mon enregistrement à l'Etat-Civil se trompe, certainement même inconsciemment. Sa femme, son frère s'appellent ainsi, il est entouré de ce prénom. À l'état civil, je deviens Danielle "plus loin" Lisa.

 

C'est con ! Très con, même ! Tellement con, même que cela passe totalement inaperçu aux yeux de mes parents. Même à mes yeux, lors de mon premier jour d'école. En surface. Inconsciemment, je prends un nouveau coup de griffures, au même endroit que la première. Quelques phrases insipides dîtes par une maîtresse, mes parents. "Mais, non, tu n'es pas Lisa. Tu es Danielle." "Ce n'est pas grave, ce n'est qu'à l'État civil." "L'important, c'est nous."

 

"Tu n'es pas Lisa.""Qu'à l'état civil" "L'important, c'est nous."

 

Bien qu'on pourrait aisément soulever un petit léger traumatisme, avec la première phrase. "Tu n'es pas Lisa." Il est directement caché par les mots "L'important, c'est nous." Qui sonne totalement vrai, sincère et rassurant. "Qu'à l'Etat-Civil" à 5 ans, je ne sais même pas ce que c'est... Mais, la phrase est entrée dans la première blessure, elle a trouvé une place bien au chaud, et n'a plus bougé pendant très longtemps. Oui, l'État civil n'est pas important, tant que les autres me reconnaissent en tant que moi, Lisa. Même quand je recevais des courriers avec le prénom Danielle, ma "tête" faisait la conversion immédiate. Danielle=Lisa. Aucun mal, aucune question, aucun doute, rien. J'ai même pris l'habitude de dire : "Oui, c'est Danielle, mais tout le monde m'appelle par mon second prénom Lisa." Banale. La protection invisible de ma blessure insidieuse. "Un jour, tu pourras le faire changer !" Un jour... Comme, on peut souhaiter le meilleur pour son enfant.

 

Seulement, l'identité c'est la seule chose qui nous différencie les uns des autres. Un prénom n'est pas si anodin que ça, la preuve, tous les parents aujourd'hui, choisissent un prénom selon une signification. Comme un message d'espoir qu'ils veulent donner à ce nouvel être. Nous rivalisons même des plus folles envies pour que notre enfant se démarque parfois des autres. Je me souviens dans ma jeunesse avoir lu dans un journal que des parents avaient décidé d'appeler leur enfant "Camembert." Je crois que c'était pour le bicentenaire de la Révolution. Soi-disant, ils avaient choisi en fonction du calendrier de l'époque. Idée saugrenue, nous en sommes tous conscients, mais, eux, dans leur vision, ils souhaitaient simplement "marqué" le coup de cette année "historique." Identifier leur enfant comme étant né cette année-là, celle du bicentenaire de la Révolution. Et, à l'époque, la plupart des réflexions avaient été : Qu'ils sont cons ses parents. Tu t'imagines plus tard. "Bonjour, je m'appelle Camembert" "Manquerait plus qu'il devienne Président." Rire, et l'histoire s'arrête là. Il existe une multitude de sites internet nous expliquant la signification d'un prénom, histoire de lui donner encore plus de force, de différence.

Lisa Danielle Signification

 

Ce prénom nous suit toute notre vie, c'est lui qui nous définit par rapport aux autres. D'ailleurs, parfois, quand nous arrivons à un certain âge, ce prénom ne nous correspond plus vraiment. Il y a quelque chose qui nous dérange. Pourquoi ? Nous ne savons pas très bien, mais un jour, au lieu de nous faire appeler "Jean-Claude" comme mon père, par exemple, il décide de se faire appeler "Rocky." Moi-même, à l'adolescence, ne me retrouvant pas dans le "Danielle" de l'école, ni dans le "Lisa" qui avait disparu depuis quelque temps, je me suis fait appeler "Babou." Comme de Corinne, on peut passer à Coco. De Stéphane à Steph. Ce qui donne d'ailleurs naissance avec le temps à des déclinaisons en tout genre. Toujours dans le même but de nous différencier les uns des autres. "Non, moi, c'est Katherine avec un K !"

 

Il y a tellement de choses qui découlent juste de ce besoin. Je ne vais pas en faire la liste, elle serait bien trop longue. L'importance de cette identité, je l'ai comprise après presque 6 mois de thérapie quand ma psychologue m'a demandé de réfléchir sur l'identité. Mon cerveau a fait une sorte de blocage, il a été incapable de réfléchir. Identité ? Quoi, l'identité ? Je n'avais pas vraiment d'idée précise sur l'importance de l'identité. D'ailleurs, je partais même du principe simple, qu'aucun de nous n'avait la "bonne" identité. Tout comme "quelqu'un" a un jour décidé d'appeler un arbre, un Arbre, nos parents ont décidé de nous appeler untel ou untel. Mais, ce n'est pas réellement nous. Peut-être que si dès la naissance nous pouvions parler, nous pourrions dire : "Arrêtez vos conneries, parents, je m'appelle Peuplier, c'est comme ça et pas autrement !" Mais, tel n'est pas le cas, alors, l'identité n'a aucune importance, et nous sommes tous à la même enseigne. Jusqu'à ce que j'en parle à une amie. Elle n' a pas voulu me mâcher le travail de ma réflexion, mais exactement comme ses phrases insidieuses sont entrées en moi, elle m'a donné un mot qui a commencé à délier le problème. Un seul mot qui m'a ouvert la porte sur l'importance de l'identité.

 

Tatouage. (Merci Isa)

 

Chapitre Deux