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Date de création : 09.12.2017
Dernière mise à jour : 01.02.2018
9 articles


Mes blessures Invisibles - Chapitre Deux.

Mes blessures Invisibles. Par Lisa, Juste Lisa.


[Histoire Vraie. Ma vie, mon enfance, mes blessures invisibles et insidieuses qui m'ont longtemps entravées.] 

Avec votre respect : Code de la propriété intellectuelle. ]

Chapitre Un (Si vous arrivez là, par hasard)

 

 

Mes Blessures Invisibles. Chapitre Deux. Par Lisa Juste Lisa.

Chapitre Deux.

 

Dès mon adolescence, j'ai souhaité un tatouage. D'ailleurs, c'était exactement à l'époque où je vivais seule avec ma mère. Comme au collège, il est beaucoup moins évident de changer son prénom, j'étais donc Danielle. Lisa... Disparu. À la maison, quand le téléphone sonnait, la première phrase que nous disions avec ma mère : "Danielle fille ou mère ?" Avec le recul, j'ai compris que cette envie de tatouage venait du besoin de me différencier de ma mère. Ou le besoin de nous différencier l'une de l'autre... En tout cas, de marquer une différence, je n'étais pas ma mère, et elle n'était pas moi. Comme tout "bon" parent, elle a refusé que je me fasse tatouer si jeune... Insidieusement, inconsciemment, cela a fait disparaître Lisa aux yeux de ma mère, aussi... Le jour où j'ai mis suffisamment de distance entre elle et moi, je me suis fait tatouer pour accentuer cette distance. J'étais Moi ! La Danielle tatouée ! Si demain, je devais me retrouver en face d'elle, je pourrais lui montrer cette différence. "Regarde, je ne suis plus l'une ou l'autre. Je suis la "Danielle tatouée" ! Démarquée de toi !"

 

Juste après avoir commencé ma thérapie (nov 2016), je décide de me faire un autre tatouage, pour marquer le coup de ce travail que je m'imposais pour comprendre ce qui m'entravait depuis des années. Comme une marque indélébile du travail accompli malgré les années de souffrances. Un pied de nez envoyé à ma mère encore une fois, mais aussi à tous ces autres qui m'avaient fait tant fait de mal par le passé. J'étais encore debout, qu'importe les blessures que vous avez essayé de me faire, je suis encore debout ! Il y en a longtemps que j'en ai envie. Très longtemps. Je voulais un arbre de vie. Les racines profondes qui permettent à l'arbre de ne pas rompre dans la tempête. Avec mon vécu d'une mère névrosée me faisant subir au quotidien son mal-être, mes racines ont dû pénétrer suffisamment loin pour que jamais je ne rompe. L'arbre est/et son tronc fort, grand, costaud, la base qui tient le reste. Le tronc représente le coeur (pour moi.) C'est grâce à mon coeur symbolique que je vis, c'est ce qui m'anime. C'est mon coeur qui puise dans mes racines pour me permettre de vivre et d'éclore. De grandir, d'évoluer... C'est grâce à ce tronc que j'ai de superbes branches. C'est aussi à cause de ce tronc que j'ai des branches pourries... À cette symbolique, j'ai voulu rajouter le signe de l'infini dans les racines. Parce que c'est notre source infinie, cette terre et ses racines, c'est grâce à elles qu'on peut vivre. Sur le tronc, le coeur pour exactement ce qu'il est. Je l'ai pensé ainsi. Mais, je n'ai jamais dit à la personne qui m'a fait le merveilleux dessin. "Lalie, tu peux me faire le dessin de mon tatouage, s'il te plait. Je souhaiterais l'arbre de vie, le signe de Moebius et un coeur. "

Dessin de Lalie Onn.

Jamais, je ne lui ai dit pour le signe de l'infini dans les racines. Jamais, je ne lui ai dit pour le coeur sortant du tronc. Et comme un clin d'oeil que je lui fais pour tout ce qu'elle m'a apporté depuis qu'on se connait : "Ah ! Les signes, ma chère Tendresse ! Quelles forces possèdent-ils pour un peu qu'on puisse les voir...Merci infini pour ceux que tu m'as envoyés T.B. et B.T."

 

Au dernier moment, presque, j'ai fait rajouter la lettre "D" encore une fois, sans dire à mon tatoueur l'emplacement. L'envie de mettre cette lettre était devenue obsessionnelle. À cette époque, je n'avais pas encore fait tout le chemin qui m'amène à écrire mon histoire, je voulais mettre cette lettre, parce que je savais que Danielle me poursuivrait toute ma vie. "D" est aussi, l'initiale de la personne qui m'a permis de trouver la force d'en arriver là. Je voulais un D... Sans vraiment savoir pourquoi, ni vraiment certaine de la signification que je souhaitais mettre derrière. Un mixte des deux. Cette lettre devait être gravée avec le reste des symboliques.

Tatouage définitif

Tatouage réalisé par Manu Marchal 

 

La lettre est en haut, comme prête à s'envoler à la moindre brise, comme un lâcher-prise, le jour où la feuille s'envolera ? Je l'ai imaginé avec une fleur à l'intérieur, une fois que mon "problème" serait réglé. Comme si mon inconscient commençait à me faire comprendre en mettant le doigt sur le D. Danielle... Mais, à cette époque, je ne voyais que l'obsession que ma "tête" m'envoyait dès que je pensais à mon tatouage. "Bon, d'accord, je mettrais un "D", contente ?"

 

Cinq mois plus tard, au mot "tatouage" prononcé par mon amie Isa pour "ouvrir" la voie à mes pensées, je suis sortie de mon corps. Autant symboliquement que réellement. Comme si je me réveillais d'un long rêve. Ou plutôt d'un long, très long cauchemar. D'un coup, j'ai parcouru toute ma vie, tout mon vécu comme si j'étais quelqu'un d'autre. Comme si je voyais chacune de mes blessures, chacun de mes bonheurs, chacune de mes souffrances, chacun de mes espoirs, mais vécue par une autre personne.

 

Danielle.

 

Alors, que je suis Lisa.

 

Chapitre 3